Le week-end du 14 et 15 avril 2018, le Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (MUCEM) de Marseille a choisit d’honorer et faire entendre les Voix de l’archipel des Comores. « On dit de Marseille qu’elle est « la cinquième île des Comores », tant les populations issues de l’archipel s’y sont établies en nombre depuis les années 1970. En France, comme dans la cité phocéenne, cette minorité reste pourtant relativement méconnue. Qui connaît précisément son histoire, son patrimoine, ses aspirations ?… »
L’événement a voulu mettre en lumière le patrimoine culturel commun entre les 3 îles qui forment l’Union des Comores, et l’île soeur de Mayotte restée sous administration française… lesquelles malgré les cicatrices de l’histoire, les cultures de deux entités ont bien des choses en commun. Rencontres, spectacles, contes, siestes sonores, chants traditionnels, entre autres…Les voix de l’archipel des Comores était une invitation à découvrir et/ou redécouvrir le patrimoine de l’archipel et sa scène artistique, mais aussi à échanger sur les problématiques contemporaines que partagent ces quatre îles tiraillées entre France et océan Indien.
Plusieurs artistes, écrivains, comédiens, journalistes, chercheurs ou membres de la société civile y ont prit part… C’est le cas de l’artiste marseillais d’origine comorienne, Ahamada Smis, qui a convié le public du Mucem à un voyage musical entre poésie urbaine et musique du monde, dans un esprit ouvert à tous les vents de la création, où se mêlent instruments traditionnels, guitare, violoncelle, DJying et rythmique hip-hop. Ce colporteur de mots perpétue la tradition orale des Comores et se nourrit intensément de l’énergie du rap.
L’auteur, metteur en scène et comédien comorien Soeuf Elbadawi a partagé sur scène le drame d’un archipel à la dérive… à travers une lecture-performance de son œuvre « Obsessions de lune / Idumbio IV », racontant l’histoire d’un cousin disparu, la triste réalité d’un pays qu’il qualifie de « cadavres-debout ». L’un des moments forts de ce weekend focus sur la culture comorienne à Marseille, a été la danse inaugurale… « Tout commence avec un Debaa », une danse traditionnelle réalisée par un chœur de Marseillaises mêlant danse, musique et poésie mystique… une pratique culturelle et cultuelle imprégnée de spiritualité soufie, exécutée lors des mariages, fêtes de village, et retours de pèlerinage.
Elena Bertuzzi, Ali Zamir, Sophie Blanchy, Pascal Grimaud, Abdoul-Karime Ben Saïd, Anne Pastor ou encore l’écrivain et journaliste Nassuf Djailani, ont tous honoré cet évènement… ensemble, ils ont fait revivre la mémoire des îles de la lune.Les voix de l’archipel des Comores, ont résonné au grand musée de la cité phocéenne, grâce et surtout à l’implication de l’activiste, militant et entrepreneur Ben Amir SAADI ainsi que l’association culturelle ANIF.