Plus de 95% de voix se sont exprimées pour l’indépendance immédiate des Comores à l’issue du referendum d’autodétermination organisé le 22 décembre 1974. Si le oui l’a majoritairement emporté à Ngazidja, Mwali et Ndzouani, la population de Mayotte, elle, s’est exprimé en faveur du maintien de l’île dans le giron français.
Le gouvernement des Comores, en attente d’un accord avec la France, a continué de mobiliser les acteurs nationaux et multiplié les rencontres internationales en vue d’accélérer le processus vers l’Indépendance des Comores dans les frontières coloniales.
En mars et avril 1975, des parlementaires français séjournent aux Comores et leur rapport de mission devrait permettre à l’Assemblée Nationale et au Senat de ratifier, par une loi, l’indépendance des Comores. Dans leurs conclusions, ils insistaient sur la nécessité de tenir compte de la volonté des habitants de Mayotte et préconisaient la tenue d’une conférence entre tous les acteurs politiques des quatre îles.
Le 2 juin 1975, le MPM (Mouvement Populaire de Mayotte) s’adresse à la Chambre des députés des Comores et exprime son refus d’intégrer le nouvel État comorien en cas d’une éventuelle indépendance. Le MPM parle de « discriminations et de répressions » du gouvernement comorien à l’endroit des mahorais depuis l’instauration du statut d’autonomie interne.
Le gouvernement français présentera, le 10 juin, un projet de loi dans lequel il a prévu l’indépendance de l’ensemble des Comores ainsi que des accords de coopération qui « favoriseraient le développement du futur État ». Dans l’incertitude et sans aucune feuille de route claire établie, le gouvernement des Comores conduit par Ahmed Abdallah appelle encore au respect strict de la consultation référendaire du 22 décembre 1974.
C’est dans ce contexte qu’a été votée par le Parlement français la loi n » 75-560 du 3 juillet 1975 qui conditionne l’octroi de l’indépendance des Comores à l’approbation île par île d’un projet de constitution et, en cas de refus par « la population d’une ou de plusieurs d’entre elles », une nouvelle consultation devrait être organisée.
Face à cette volonté manifeste de la France de tenir compte des résultats du referendum ile par ile, la classe politique comorienne reste convaincue de sa démarche et déclare, trois jours plus tard, l’indépendance des Comores.