Auteur et conteur franco-comorien, Salim Hatubou est l’une des figures marquantes de la littérature comorienne. Né le 20 juin 1972 à Hahaya à Ngazidja, il a grandi à Marseille où, dès son adolescence, il passe beaucoup de son temps à écrire. Malgré la distance qui le séparait des Comores, son pays natal, Salim Hatubou reste nostalgique de l’histoire, des légendes ainsi que du paysage de l’archipel qui vont inspirer ses écrits.
A 22 ans, il publie, aux éditions l’Harmattan, son premier ouvrage « Contes de ma grand-mère », qui sera suivi de la publication de nombreux livres racontant les Comores, la ville de Marseille, le racisme, entre autres. L’auteur de « Hamouro », participe et anime plusieurs ateliers d’écriture à travers le monde et des Prix lui ont été décernés pour nombreux de ses ouvrages.
Aux côtés de plusieurs associations, Salim Hatubou s’est engagé contre toutes formes de discrimination et a usé de sa notoriété pour dénoncer les injustices sociales. De son vivant, il n’a pas manqué de tirer la sonnette d’alarme sur les pertes humaines sur le bras de mer séparant Anjouan et Mayotte. En 2009, il publie aux éditions cœlacanthes « L’avion de maman a crashé » et rend hommage aux victimes du crash de l’A-310 de la Yemenia.
Le 31 mars 2015, Salim Hatubou décède d’une crise cardiaque à Marseille, à l’âge de 43 ans. Sa disparition a choqué les Comores, la ville de Marseille et le monde de la littérature. En plus de sa riche bibliographie, il laisse derrière lui deux enfants. Pour lui rendre un dernier hommage, les autorités comoriennes ont organisé, le 8 avril 2015, des funérailles nationales à Hahaya, où il sera enterré en présence de plusieurs milliers de personnes venues saluer et rendre un dernier hommage au militant, patriote et à l’un des pionniers de la littérature comorienne.