En Mars et Avril 1940, une insurrection éclate dans les plantations coloniales de Nyumakele à Anjouan. Cette révolte est provoquée essentiellement par les conditions de vie précaires des travailleurs et des problématiques foncières. En plus de la pression des impôts, les insurgés s’opposent également à la réquisition de la main d’œuvre et du travail forcé imposé par l’administration coloniale.
Sur le plan foncier, la société de plantation Moquet avait inclus 30 villages enclavés, avec seulement 200 hectares pour subsister. La situation devenait intenable et face au traitement qui leur a été infligé, les travailleurs et habitants de Nyumakele lancent un soulèvement pour mettre fin aux exactions et abus des sociétés coloniales implantées à Anjouan. L’administration coloniale a interprété cette révolte comme étant une manœuvre des ennemis de la France visant à déstabiliser l’île d’Anjouan. La France, qui n’avait pas écarté au départ d’envoyer ses soldats à Nyumakele, avait dépêché à Anjouan une mission de pacification conduite par l’inspecteur Thomas.
Le délégué Ahmadi Ouseini et le jeune médecin Said Mohamed cheikh, qui faisaient parti de la délégation, participent aux négociations et contribuent à un dénouement partiellement favorable aux villageois et travailleurs de la région de Nyumakele. L’issue pacifique de cette crise a propulsé Said Mohamed Cheikh au premier rang de la politique. La population de Nyumakele lui sera longtemps reconnaissant. L’histoire considère cette date comme étant l’entrée effective du jeune médecin en Politique.