En 1999, les Comores sont en pleine crise séparatiste à Anjouan et assistent au coup d’état militaire conduit par Azali Assoumani. Dans ce contexte, seuls les journaux Alwatwan et L’Archipel occupent le paysage médiatique de la presse écrite. Le 7 juillet 1999, la Gazette des Comores a vu le jour sous l’impulsion de son fondateur Allaoui Said Omar.
Le lectorat comorien découvre la Une du numéro 00 du nouveau-né de la presse écrite. Pour Allaoui Said Omar, il fallait tout de suite se positionner, au lendemain du Coup de force militaire, pour défendre les libertés, celle d’expression notamment. La nécessité de créer un journal indépendant, un vrai périodique qui puisse contrebalancer le Canard du Gouvernement.
Composée d’une équipe de professionnels, La Gazette des Comores se veut, dès le départ, un journal, indépendant, objectif et souhaite se distinguer en abordant chaque semaine les sujets qui font l’actualité comorienne, mais aussi en décryptant les fais sociaux, les tendances dans des enquêtes et des reportages rigoureux.
Sa ligne éditoriale a été critique envers les gouvernements successifs depuis 1999. Malgré les intimidations politiques et judiciaires, les difficultés financières, le journal a su garder sa neutralité et tire les leçons de ses 21 ans d’existence. Les débuts de La Gazette n’ont pas été de tout repos. Chaque sortie était une bataille. Le journal était imprimé par SIMPAGE, une imprimerie privée basée à Itsandra, qui connaissait souvent des ruptures de papier ou d’encre.
Durant les premiers mois, le pouvoir avait laissé en paix le jeune canard, mais au fur et à mesure que la Gazette gagnait en audience et en crédibilité, les ennuis politiques commençaient…Les garde à vue à la gendarmerie, les poursuites en justice ou encore les intimidations vont semer d’embûches le chemin du journal, qui — malgré vents et marées — et En dépit des difficultés liées à l’édition et à la distribution, est passé en 2006 d’une publication hebdomadaire au quotidien, avant Al-Watwan, le journal de l’État.
La plupart des pionniers de la presse écrite comorienne ont contribué à l’épanouissement de la presse indépendante à travers La GAZETTE… on peut citer Ali Moindjié, Mohamed Hassani, Ahmed ALI Amir, Hassane Moindjie, Petan Mougni Hazi, Hadji Hassanaly entre autre, mais aussi des femmes comme Tidjara Djoumoi ou Feu Saminiya Bounou, sans oublier les incontournables Mangaza, BM Gondé et YOUS qui a signé les caricatures donnant vie aux articles satiriques du journal. D’autres ont suivit le pas des ainés au sein de la rédaction à l’instar de Mohamed Nabahane, Ahmed Abdallah Mgueni, Moulida Mbae, Ibnou Mohamed, Alhamdi Abdillah Hamdi, FAIZA Youssouf Soulé, Saana Chouzour, ou encore Mohamed Said Hassane alias Oustadh Padré.
La jeune génération de journalistes et reporters, marque elle aussi son empreinte au sein de la Gazette : Mohamed Youssouf est l’actuel rédacteur en chef, accompagné de Toufeyl Maecha, Ali Oubeidillah Yazid, Kamal Gamal, ou encore Andjouza Bouheir. Le Journal entend aujourd’hui, relever les nouveaux défis du numérique et de l’Internet avec l’éclosion formidable des réseaux sociaux… pour la Gazette avec son agence HZK, qui veut toucher un nouveau lectorat et apporter une contribution citoyenne à l’éveil des consciences.
La Gazette des Comores fait aujourd’hui face à des réalités économiques qui empêchent la presse écrite comorienne en général de se développer. Pour rappel, Il y a eu plus tard l’arrivée sur la place d’autres titres comme le Matin des Comores, Kashkazi ou encore Al-Balad, qui n’ont malheureusement pas survécu ! D’autres existent depuis 2 ou 3 ans, nous ne pouvons que leur souhaiter longue vie pour la vitalité de la liberté d’expression et la survie de la démocratie.